Ce bracelet. Je l'avais perdu. Je ne sais pas comment. Je ne sais pas où. Ni quand. Mais ce que je sais, c'est que ce bracelet n'était pas un bracelet ordinaire. Et je l'avais perdu. Quelque part. En sachant que je n'arrive jamais à retrouver ce que je perds. Les larmes me montaient aux yeux, si rapidement que ça me bloqua la respiration. Il était où, bordel ?! « Poppy ? Qu'est-ce que tu fais ma puce ? » Il était appuyé contre la porte de la chambre, me regardant au loin, pendant que je farfouillais partout. Sur le lit. Sous le lit. Dans le lit. Puis, dans ma table de nuit, là où je fourrais tout mes livres. Impossible de le retrouver. Je tournais le dos à Maxyme, non désireuse du fait qu'il me voit dans cet état là : les cheveux en pagaille, des larmes coulant sur les joues et ma mine paniquée. Et pourtant, sans que je m'en rends compte, tellement absorbée par mon inquiétude et la recherche du 'bracelet perdu', il s'approchait de moi, avant de me prendre par la taille, me stoppant net dans mon action. Je restai immobile, et d'un rapide coup du revers de ma main, j'essuyai quelques larmes et me tournai vers lui. Il fronça les sourcils, et j'enlaçai mes bras autour de lui. « Tu pleures ? Qu'est-ce qu'il y a Jay ?! » A présent, c'était lui qui paniquait. Il était à peine neuf heure du matin, et il était déjà inquiet. A cause de moi. Mon instinct de survie fut tel que, à l'aide de ma main gauche, derrière son dos, je fis glisser mon anneau par terre. Ce dernier roula jusqu'en dessous du lit. Parfait. « C'est... C'est juste que j'ai perdu l'anneau ! » Je détestais mentir. Mais c'était pour la bonne cause. Le fait qu'il sache que je pleurais pour un bracelet sans grande importance -à ses yeux- me rebutait sérieusement. Il m'aurait demandé des explications. Et j'aurais été incapable de lui en donner. « Ton anneau de fiançailles ? Oh ma puce, on va le retrouver, ne t'inquiète pas ! » Il m'embrassa le front et se mit à chercher avec moi. Quelques dizaines de secondes plus tard, il était là, penché vers le dessous du lit. Il en sortit la bague qu'il me tendit. Avec le plus grand effort du monde, je soufflai de soulagement. Hypocrite, pensai-je. « Oh, la voilà ! Merci mon cœur. J'ai vraiment eu peur. Désolée de t'avoir fais stressé pour rien. » Il haussa les épaules et fit demi tour pour sortir de la chambre, un sourire aux lèvres. Je l'entendis descendre les escaliers. Et je regagnai ma recherche. Je crus passer des heures à le chercher. Mon fiancé était sortis faire les courses, en adorable homme de la maison, et j'ai pu en profiter pour fouiller la chambre, les deux salles de bain, les poches de mes manteaux. Rien. Si ce n'est que... La poche de mon jeans ! Un immense soulagement s'empara de moi, et je me laissai glisser le long du mur. Je sortis alors le bracelet de ma poche, et l'admirai un long moment. Il était simple, banal. Mais joli. Un bracelet en argent. Il y avait un petit pendentif, accroché sur l'une des mailles. Un cœur. Marqué d'un « S&J forever ». S ? Seth. Encore et toujours. Il m'avait offert ce bracelet quand nous étions ensembles. C'était génial. Merveilleux. Je me rappelle avoir été tellement heureuse, à ce moment là. Mais le pire, c'est que je n'arrive plus à me souvenir du goût de ses lèvres. De la mélodie de sa voix. De la sensation quand nos deux corps se collaient inlassablement. Le pire, c'est ne plus se souvenir de son sourire malicieux, de son regard qui en disait long. De la douceur de ses gestes. De ces câlins. De ces baisers.
« Jay ? T'es encore dans la chambre ?! » Maxyme venait de rentrer. Je ne l'avais même pas entendu, tellement absorbée par mes pensées. Vivement, je me redressais. Il m'attendait sûrement en bas. Je remis mon bracelet à sa place habituelle : à mon bras droit, puis je pris la direction de la cuisine, dévalant les marches deux par deux. Comme j'avais pu l'imaginer, Max avait fait les courses. Trois sacs recyclables étaient posés le long du comptoir de la cuisine. Je souris instinctivement, tandis que je me laissai tomber dans les bras de Maxyme. Il était merveilleux. Adorable. Je sais même pas pourquoi il veut encore de moi, après quatre ans de vie commune. Peut être parce que mon sale caractère lui plait ? Je n'ai pas un revenu hors du commun, mes parents sont divorcés et quand je vivais avec ma mère, nos comptes en banque n'étaient jamais au beau fixe. Je détestais -et je déteste toujours- les gros riches qui se servent de leur argent comme appât, et pourtant, je suis sur le point de me marier avec l'un des leurs. Mais j'ai vu en Max ce que je ne voyais en aucun garçon : un grand cœur, de la générosité. Je ne cesse d'être émerveillée, quand il me regarde avec ce visage plein de tendresses. « Je t'aime. » « Je t'aime aussi. » Il sourit, je fis de même. Ses doigts dans mes cheveux me firent frissonner. Je fermai les yeux, posant ma tête contre son torse.
Cinq minutes passèrent. Il finit par se décoller de notre étreinte, et je le rejoignis dans son rangement des courses. Entre le fromage et les fruits, je finis par dire : « Je travaille, cette après-midi. Je rentrerai ce soir vers 21h. Ne m'attends pas pour manger. » « D'accord ! Je vais en profiter pour acheter quelques t-shirts. » « T'as pas tort, j'en ai assez de te voir avec ce vieux t-shirt gris. Mais j'avais pensé à t'accompagner, en fait... Ça serait plus sympa, non ? » Je levai les yeux vers Maxyme. Il haussa les épaules, comme à son habitude. « C'est comme tu veux, mais je vais pas m'attarder longtemps dans les boutiques. C'est juste en passant. Après j'irais courir, ça fait plus d'une semaine que j'ai pas fais de sport ! » « Mmmh... D'accord. Bon ben moi je file ! De toute façon, les courses sont rangés. » Je m'approchai de lui, me mis sur la pointe des pieds et déposai un léger baiser sur ses lèvres. « Tu pars déjà ? Il est à peine 13h ! » « J'ai quelques trucs à faire avant. A ce soir ! » Il soupira, et j'enfilai rapidement ma veste en cuir et mon écharpe. Direction les Champs Elysées. A pieds, évidemment. Résidant au 17ème arrondissement, voisinant le 8éme, je me rendais au boulot à pieds tous les jours. C'était tellement devenue une habitude que je ne m'en rendais même plus compte. En sortant de la maison, mon premier reflex fut de prendre entre mes mains mon lecteur MP4. Aujourd'hui, c'est Radiohead que j'avais choisis. Creep retentit dans mes oreilles. Ça faisait du bien.
« Tu es en retard, Jay ! Dépêche, on a du monde aujourd'hui ! » « Ok ! » J'avais passé une heure et demie dans les magasins avant d'aller au boulot. C'était ça, les trucs à faire. Bah oui, si Maxyme voulait aller tout seul s'acheter des t-shirts, je pouvais très bien en faire autant, de mon côté. Et pour une fois, je me laissais aller dans les boutiques des Champs-Elysées. Bon, d'accord, je faisais toujours attention au prix, mais je me surpris à me laisser aller ainsi. Faut dire que d'avoir retrouvé mon bracelet m'avait rendu de bonne humeur. Sans chercher à donner des explications dues à mon retard, je mis l'espèce de tablier de serveur qui ne ressemblait à rien et m'avançai vers une table. « Vous désirez … ? » Et ceci, accompagné d'un beau sourire hypocrite.
La journée fut longue. Très longue. Trop longue. A 21h, alors que je devrais déjà être rentrée, je pris le métro. Direction le 7éme. J'avais envie de faire un tour. Sortir. Me rafraichir les idées. Alors, en petite veste, je traversai les rues pour me retrouver face à la Tour Eiffel. Ca ne faisait que trois mois que nous avons emménagé, Maxyme et moi, et j'étais toujours autant fascinée par la Dame de Fer. J'adorais, le soir, m'y promener, seule. Il ne faisait pas totalement noir, et les petites lumières sur la Tour Eiffel illuminaient les alentours. C'était magnifique, magique. Mon instinct me guida sur le Champs-de-Mars. Je m'y assis, là, au beau milieu de la pelouse. Je sortis de ma veste un paquet de cigarettes. J'en pris une, l'allumai. C'était bon. Trop bon. Un instant de calme, comme je les aime. Et silencieuse, je levai ma main droite. Cette bague. Je frissonnai. Peut être que tout cela n'était qu'une erreur. Mais tant pis, il était trop tard. J'étais amoureuse de Maxyme.
Un bruit de pas, derrière moi, m'incita à me tourner lentement. C'était un homme. Je levai les yeux. Et ce fut le choque. Il était là. Non loin de moi. C'était lui. Celui qui m'avait laissé, deux ans auparavant. Et soudain, le goût de ses lèvres, la douceur de ses caresses, son odeur eurent un effet de nostalgie intensifiée. J'en laissai tomber ma clope. Ma chère clope. Je me relevai, les bras ballant le long de mes hanches. Et mes yeux s'embrumèrent par les larmes. « … Sethian ? » Ma voix tremblotait, elle vibrait, tant l'émotion était forte. Je m'approchai de lui. Non, ça ne pouvait pas être lui. Ça ne devait pas être lui. Pas là. Pas au moment où j'allais me marier. Pas ce soir. Je priai pour qu'il me réponde : « Pardon ? » Je priai pour avoir l'air ridicule avec un 'pardon' timide. Pourtant, je lus dans ses yeux qu'il m'avait reconnu. Et quand mon corps fut près du sien, mon premier geste fut de me foutre dans ses bras. Non, je ne m'étais pas mis dans ses bras, d'une façon délicate, douce, tendre. Amoureuse. Non. Je m'étais foutue dans ses bras. Parce qu'au final, j'avais rien à faire là, contre lui. J'avais rien à foutre au pied de la Tour Eiffel, d'ailleurs. « Seth, dis moi que c'est pas toi... »
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Sujet: Re: You're so very special. ✎ With Seth. ♥ Mar 1 Mar - 23:44
Des doigts le chatouillent, le gênent. Seth grimace, fait une petite moue et tourne la tête sur le côté pour ne pas être dérangé plus que ça, mais la demoiselle qui est à côté de lui ne voit pas les choses de la même manière. Elle lui sourit, et fait glisser ses doigts sur son torse dénudé, allant de celui-ci au drap qui recouvre son nombril. Ces gestes finissent par le réveiller et lui faire ouvrir les yeux, observant ce qui se trame. Lorsqu’il découvre enfin la jeune femme qui est en train de s’amuser, l’homme ne peut retenir un profond soupir ; lui qui voulait partir en douce, c’est maintenant foutu. Il sait qu’il va se prendre une bonne baffe en pleine figure avec les mots durs qu’il va prononcer, ou encore avoir une réaction excessive comme un objet en pleine tête, mais qu’importe. « Hm. T’es qui toi déjà ?! » Pour bien faire passer la pilule, Seth lui fait comprendre qu’il ne se souvient plus de son identité. Surprise, la jolie brune le dévisage, la bouche entrouverte, n’en revenant pas. « Bon, dégage, tu m’empêches de dormir là. » D’un signe de la tête, il lui fait signe de quitter son lit, et surtout son appartement, pour le laisser dormir. C’est toujours comme ça qu’il agit avec les femmes. De manière brutale. Il n’a aucune attache et ne souhaite pas en avoir. La seule qu’il ait, c’est avec une femme qui est à Londres et qu’il a quitté de façon si soudaine et à contre cœur, surtout. Sauf qu’il fallait s’en douter ; une main féminine se plaque sur son visage, lui laissant une marque rouge en souvenir. C’est avec un sourire que Seth la voit partir en claquant la porte et d’un ton ironique, même si l’inconnue ne l’entendra pas, il prend la parole. « J’ai été ravi de te connaître, moi aussi ! » Quel hypocrite ! Ca n’empêche que cet évènement l’a bien réveillé. L’homme tourne la tête vers son réveil et aperçoit l’heure affichée ; déjà six heures. Dans la nuit, il a du dormir que quelques heures à suivre, ce n’est pas grand-chose. A chaque fois, n’ayant pas le sommeil facile, il se lève dans la nuit pour boire un verre d’eau, ou s’occuper un peu, le temps de quelques minutes. Ca fait bien des années que ce rythme est entré dans sa vie et ce n’est pas toujours facile. Bien des jours, il lui arrive d’être tellement fatigué d’avoir l’impression de porter ses jambes au lieu que ce soit le contraire. Ayden, le batteur et son meilleur ami, s’en inquiète et lui a même conseillé d’aller voir un médecin, histoire qu’il lui prescrive des somnifères, sauf que Seth ne veut pas en entendre parler. Pour lui, ce n’est que de la simple connerie, de la drogue, comme il a pu en arrêter il y a un an de ça. S’il a fait ça, c’est pour une bonne raison et avec les encouragements de son ami, et ce n’est pas pour replonger dans un cercle vicieux, quelque chose de similaire. De plus, il est persuadé que ça tue la santé, plutôt que ça ne l’améliore. Les médicaments et lui, ça fait deux. Même pour des petits mal de tête, Seth refuse catégoriquement de prendre du paracétamol.
Après une bonne douche, et vêtu d’un jean et d’un tee-shirt noir avec sa veste en cuir par-dessus, la première chose vers quoi il se dirige, c’est le petit café du coin. Deux cafés à emporter pour lui et qu’il se permet de boire pendant le trajet qui le mène à la salle de répétition. En buvant une première gorgée, un souffle de soulagement sort d’entre ses lèvres. Qu’est-ce que ça fait du bien de boire son café matinal. Avant ça, Seth se montre grognon et de mauvaise humeur. On peut pourtant lui parler, mais s’il est trop fatigué et sans sa dose de caféine, c’est évident qu’il enverra bouler tous ceux qui osent lui adresser la parole, même un seul mot comme « Bonjour ». Les écouteurs dans les oreilles, écoutant leur dernier morceau, dans l’objectif de voir ce qui cloche, puisque celui-ci ne leur plait pas vraiment, mais les membres du groupe n’arrivent pas à savoir quel est « le » truc qui pourrait tout changer. Malgré sa bonne écoute, Seth ne semble pas y arriver non plus. Du moins, pour l’instant. Après quinze minutes de marche, l’homme arrive enfin près des locaux qui sont fermés, mais qui s’ouvrent dès qu’il tourne la clé dans la serrure. C’est une pièce de répétition avec les instruments de chacun, sauf sa basse qu’il a sur le dos et qu’il emporte partout. C’est son précieux. D’ailleurs, son instrument porte un surnom ! Maëlle. Ce n’est pas extraordinaire, mais il aime bien. Et puis, ce surnom date de tellement d’années qu’il s’est habitué à ça. L’homme s’installe confortablement et commence à effleurer les cordes de sa « chérie », souriant, à l’aise, heureux. La musique, c’est ce qui lui a toujours permis de se sentir bien, de se vider complètement la tête en exprimant tous ses ressentis, comme avec la composition qu’il avait écrite juste après son départ, en parlant de Jay, et qui a fait un succès fou dans les bars des Etats-Unis. C’est même le premier titre qui est passé à la radio et ça, il en est fier. Peut-être espérait-il que de là où elle était, dans cette charmante ville d’Angleterre, le morceau arriverait jusqu’à ses oreilles et qu’elle lui pardonnerait toutes ces erreurs ? C’est peut-être bien une fausse idée de sa part, mais l’espoir fait vivre.
C’est alors que les autres musiciens entrent et lui tapent dans la main, le saluant de cette manière. Ayden s’attarde plus et lui adresse un regard, avant de lui demander comment il se porte et comme à son habitude, fier, le musicien répond positivement. Ca va bien. Comment faire autrement avec des petites notes de musique qui surgissent de son instrument ? Un sourire se glisse sur son visage, avant qu’il ne l’incite à se joindre à Liam et lui pour commencer à jouer. Ca dure au moins toute la matinée, et après la pause déjeuner, aussi. A chaque fois, ils peuvent jouer pendant des heures et des heures sans s’arrêter, en prenant leur pied à transmettre ce qu’ils aiment dans leurs compositions. Et ce ne sont pas les seuls à apprécier. Liam ramène souvent des groupies pour assister aux répétitions, alors qu’il est censé avoir une petite-amie, mais même si Ayden et Seth ne cautionnent pas son attitude et qu’ils se permettent de lui faire la morale, ils ont conscience que le guitariste ne changera pas d’un pouce, aimant trop les femmes. S’il les aimait tant que ça, pourquoi se poser avec une fille et la faire souffrir ? C’est la question que Seth se pose. Lui, il ne va pas s’amuser à se stabiliser avec une jeune fille en sachant très bien qu’elle ne sera pas sereine et loin d’être la seule dans sa vie. L’engagement, ce n’est pas son truc. C’est aussi à cause de ça que ça a tout foutu en l’air avec Jay et il se sent coupable de ça.
La fin de la journée n’est pas encore achevée pour certains, mais pour Seth, ça l’est. C’est son jour de repos. Son patron, le voyant bien bosser, lui a seulement de demander de passer vers 23 heures pour mettre de l’ambiance au bar, avec son groupe, comme il sait si bien le faire, mais ce n’est pas pour autant une obligation. Ca lui rapporte juste quelques billets en plus ; les clients sont généreux lorsqu’il y a du talent dans l’air. Seth range sa basse dans sa house, la met sur son dos et prend la sortie du bâtiment, avec Ayden et Liam. Au bout de quelques minutes, le guitariste les quitte, puis le batteur prend un autre chemin ensuite. Le voilà maintenant seul, à se demander ce qu’il va bien pouvoir faire de sa soirée. Peut-être aller boire un verre ? Ramener une fille chez lui, comme il en a l’habitude. Et puis, finalement, à force de marcher, ses pas l’amènent tout droit vers un endroit sympathique, avec quelques personnes autour. La pelouse est bien utilisée par quelques personnes, dont des couples, pour la plupart, qui se câlinent, et ça l’insupporte, ou encore des groupes d’amis qui se délirent entre eux. Et puis, soudainement, son regard se pose sur une silhouette un peu plus loin. Son cœur commence à battre la chamade, sa respiration s’accélère. C’est une hallucination, c’est tout ce que ça peut être. Ou ce n’est tout simplement pas celle qu’il croit. Après tout, la jeune fille se trouve être de dos et bien que ça lui ressemble très bien, Seth peut se tromper. Seulement, impulsif, l’homme accélère les mouvements de ses jambes en même temps que les battements de son cœur, jusqu’à ralentir lorsqu’il arrive à quelques pas d’elle. Sa bouche s’entrouvre, prêt à lui demander de se retourner, mais la demoiselle le devance. Pendant une seconde, son cœur s’arrête net, pour reprendre ensuite, de manière effrénée. Seth perd pied. A force de ne pas dormir, il pense devenir tout simplement fou. Nerveusement, l’homme passe sa main dans ses cheveux et la crispe en entendant cette voix qu’il avait presque oublié avec le temps et qui lui fait tant de bien à l’instant. C’est Jay. C’est elle. Pendant longtemps, il s’est imaginé tout et n’importe quoi pour cette rencontre, ces retrouvailles, mais l’idée de se retrouver à Paris ne lui a jamais effleuré l’esprit. « Jay. » Souffle-t-il, doucement, en la regardant de haut en bas, se demandant si ce n’est pas un rêve, si tout ça est bien réel et Seth en a maintenant la preuve en sentant la petite silhouette fine se blottir dans ses bras. Pendant de longues secondes, aucune réaction de sa part. Son visage se redresse, observe en face de lui, sans vraiment regarder ce qui se passe, puis se focalise une nouvelle fois sur la jolie brune, sur ses bras près de son corps, ses mains qui sont contre son torse et qui lui donnent la possibilité d’apercevoir un bijou qui lui est familier. Sans plus d’hésitation, l’artiste enroule ses bras autour de sa silhouette, refermant ceux-là pour mieux la garder contre lui. Comme ça lui a manqué de ne pas pouvoir agir de la sorte, pendant deux ans. Ce n’est pas son imagination, elle est vraiment là. « Tu as toujours le bracelet. » Dit-il, le souffle court, sans penser à lui dire « bonsoir », ou « comment tu vas depuis le temps ». Ce genre de banalité, ça lui passe bien au-dessus de la tête. Non, tout ce qu’il remarque, c’est qu’elle a toujours « le » bracelet. « Jay… » Ajoute-t-il, finalement, la gorge nouée. Seth dépose ses lèvres sur sa tempe, ferme les yeux. « Mais qu'est-ce que tu fais ici ? » Demande-t-il, avant de reprendre soudainement. « Putain, qu'est-ce que tu m'as manqué ! » Et c’est vrai ! Il est sincère dans ce qu’il dit. Jay lui a manqué, sa présence, son odeur fruité qu’il aime tant…
Poppy-Jay H. Woods
❝ PS : I love you. ♥ ❞
❝ TA CHANSON DU MOMENT : .
Ma vie à Paris. ♥ ❝ ÂGE: Vingt deux ans. ❝ GROUPE: PS : I love you. ❝ RELATIONS:
Sujet: Re: You're so very special. ✎ With Seth. ♥ Mer 2 Mar - 1:15
You're so very special.
❝ Tu te rappelles de moi ? De nos baisers, de nos rires, de notre complicité ? Tu te rappelles de nos câlins, nos regards ? De notre Amour ? ❞
J'aurais pu me retourner. Le voir. Le reconnaître. Et fuir. Fuir comme je l'avais fais pendant deux ans. Fuir la réalité. Fuir ce que hurlait mon cœur. J'aurais pu lui vociférer des insultes. Des tonnes et des tonnes d'insultes. J'aurais pu le gifler. Le frapper. De toute ma misérable force. J'aurais pu tout faire. Mais pourquoi choisir de suivre son instinct ? Les bras de Seth. Ses bras musclés qui ne tardaient pas à entourer mon corps qui me paraissait si frêle, fragile, délicat, tout d'un coup. Mes jambes vacillèrent, et je due glisser mes mains sur le torse de Seth pour me tenir droite. Mes craintes s'avéraient être vraies, alors. Je n'étais plus cette jeune fille, au caractère fort, au tempérament de feu, aux paroles parfois agressives et au ton impulsif. Avec lui, je n'étais pas cette fille. Et j'avais l'impression de retomber deux ans en arrière, quand lui et moi, nous étions étalés sur le canapé, chez lui, une bière à la main. J'étais sur lui. Il glissait machinalement sa main dans mes longs cheveux bruns. Et je l'embrassai. Avec cette passion dont je n'avais pu faire preuve qu'avec ce garçon.
Il m'enlace, et j'oublie tout. En à peine une seconde, j'oublie tout le mal qu'il m'a fait. J'oublie cette soirée là, il y a deux ans, où il m'a dit qu'il n'était pas assez bien pour moi. Qu'il ne me rendrait pas heureuse. J'oublie. Comment je m'appelle. Où j'habite. Ce que je fous là. J'oublie tout. Même Maxyme. Je ne pense qu'à lui. Lui et son odeur. J'aspire une grande bouffée d'air, les yeux encore brouillés par les larmes. Des larmes de joie. De bonheur. Mélangées à la tristesse, aussi. A la nostalgie. A l'envie de le repousser. De lui dire que tout ceci n'est rien. Que demain matin, je me réveillerai sans penser à lui. Mais en réalité, chaque jour, quand je me réveille dans les bras de mon fiancé, c'est à Seth que je pense. A celui que je croyais être mon âme-soeur. Il l'était, et il l'est toujours, j'en suis sûre. Mais peut être que l'âme-soeur n'est pas forcément le bon. « Jay. » Il souffle ce tendre surnom. Lui seul a le don de me faire frissonner, rien qu'avec sa voix ténébreuse, aussi douce que virile. Je frissonne. Il doit le sentir. Je tremble. Mes jambes vacillent encore. J'ai du mal à garder l'équilibre, tellement l'émotion est forte.
Calme toi, Jay. Tout va bien. Je me sens vulnérable. Dépendante. Faible. Je retombe dans son piège. Cet homme n'est pas fait pour moi. Rappelle toi de tout ce qu'il t'a fait, Jay. Rappelle toi. Je ferme les yeux, silencieuse, muette. Les manches de ma veste sont remontées jusqu'aux coudes, on peut alors voir le bracelet. Seule chose qui me restr de Seth. A part son vieux t-shirt troué que Maxyme a gentiment foutu à la poubelle en prétextant que ceci ne lui appartenait pas, et qu'il n'avait rien à faire chez eux, je n'ai plus rien de lui. Ah si, un médiator. Un médiator qui me sert à présent de déco pour porte clef. Mais ce n'est pas de la déco, c'est son médiator. Et ça me fait rappeler, encore et toujours, que Seth aime la musique autant que moi, et qu'il s'en était plutôt bien sortis dans ce côté là. Ça me fait aussi rappeler que j'avais mis quelques unes de leurs compos dans mon cher mp4. J'en écoute une de temps en temps, mais je ne cherche pas plus loin pour comprendre les paroles. Il vaut mieux comme ça. Ne pas savoir ce que peut penser Seth, ce qu'il peut faire. C'est ce que j'avais essayé d'entretenir pendant deux longues années. Et me voilà, maintenant, dans ses bras, tendrement enlacée. « Tu as toujours le bracelet. » Je ne peux m'empêcher de sourire. Je lève lentement mon bras et admire le bracelet en question. « Je ne passe pas une journée sans le mettre, tu sais. Je ne le quitte plus, depuis... la dernière fois. » Inutile de lui raconter l'épisode de ce matin, j'aurais l'air vachement stupide et ridicule de paniquer pour un simple bracelet comme celui-ci. Pourtant, il l'a remarqué. J'observe en silence l'écriteau. 'S&J forever'. Mes doigts effleurent le bijou, puis je soupire, laissant retomber mon bras contre le torse de Seth. Ce dernier, à ma grande surprise, enroule les siens autour de moi. Je frissonne à nouveau. Il provoque en moi un effet de vulnérabilité, je ne peux y remédier. Alors je laisse tomber, et pose doucement ma tête contre lui. « Jay... » Je lève mes yeux vers le beau brun. Il est si beau. J'en ai le souffle coupé. Ses yeux expressifs me scrutent avec intensité. Son odeur masculine me submerge à nouveau. Je frissonne, encore et encore. Je ne sais pas ce qu'il provoque en moi, mais il me rend dingue. Folle. Oui, je suis folle de lui. De son odeur, de sa voix, du moindre de ses gestes. Ca n'a pas changé. En deux ans, ça n'a pas changé. Malgré l'amour que j'éprouve pour Maxyme, rien n'a changé. Je ne peux le nier : je suis attirée par cet homme. Ses lèvres se déposent contre ma tempe. Elles sont douces, chaudes. Je ferme les yeux, moi aussi. Et je me blottis encore un peu plus dans ses bras. Je n'ai plus froid. J'ai chaud. Même trop chaud. C'est fou l'effet qu'il produit en moi. J'avais oublié cette tentation qui avait le don de me tenter à chaque fois que j'étais proche de lui. « Mais qu'est-ce que tu fais ici ? » Je hausse les épaules. Ma vie a changé, en deux ans, tu sais, Seth. Rien n'est plus comme avant. J'aimerais lui dire ce que je suis devenue. Que je m'apprête à me marier. Que je suis heureuse. Mais ça me bloque. Je n'y arrive pas. J'ai l'impression d'être dans une impasse. Impossible d'avancer. Je commence à avoir une crampe à la jambe. C'est l'effet de Seth, ça. « Putain, qu'est-ce que tu m'as manqué ! » Je ne peux m'empêcher de sourire. Un sourire en coin, dévoilant mes dents blanches. Et mes larmes continuent de couler. J'ai besoin de pleurer. Et j'espère que Seth ne le remarquera pas. Je ne veux pas qu'il s'enfuit en croyant me faire du mal. Car au fond, il provoque en moi un bonheur enfoui, caché pendant deux longues années.
Instinctivement, je glisse mes bras autour de sa nuque. Je n'ai pas perdu cette habitude. J'adorais me retrouver nez à nez, ainsi, face à Seth. Mais, à présent, je prends mes distances. « Tu m'as manqué aussi, Seth. Pire que ça ! » Ce n'était pas un manque que j'avais pu ressentir pendant tout ce temps, éloignée de lui. C'était pire. C'était comme si j'avais perdu un être cher, comme si je savais que jamais je ne le reverrais. Quand il m'a quitté, j'ai vraiment cru que je n'allais pas m'en sortir. C'est aussi pourquoi j'avais redoublé mon envie de cigarettes. Depuis, ça ne me quitte plus. Mais pour une fois, je ne m'en veux pas d'avoir fais tomber ma clope, dans la pelouse du Champs-de-Mars. Parce qu'en échange, j'avais retrouvé cet homme. Qui me manquait tant. Seth n'avait pas perdu son bon sens. Pas de 'Alors, ça fait combien de temps qu'on s'est pas vu ? Deux ans ! Houlà, ça fait loin tout ça !'. Je le serre contre moi, silencieuse. Les secondes passent à une vitesse. « J'suis arrivée à Paris il y a trois mois. Avec Max. » Maxyme. Ce prénom résonne dans ma tête. Sans m'en rendre compte, je me mordille nerveusement la lèvre inférieure. Ma main droite se desserre de l'étreinte que j'avais formé en glissant mes bras autour de sa nuque. Je lui tends alors ma main. Ce n'est pas le bracelet que je veux lui montrer, mais la bague. La bague de fiançailles. Je perds mon sourire, petit à petit, et mes joues prennent une couleur rose très pâle. Je soupire. Pas besoin de parole, il a surement très bien compris. Et puis à quoi bon ? Il en a sûrement rien à foutre de ce que je lui montre ! Il va sûrement me répondre 'oh, super, j'suis content pour toi'. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'être gênée, d'être désolée. Désolée auprès de Maxyme, à vrai dire. Je voudrais m'excuser de ressentir ce besoin si irrationnel d'être collée à lui, à ce moment même. M'excuser de repenser à ces baisers perdus, à ces nuits passées.
Je ne sais pas quoi dire. Je tremble. Le froid me prend de court. Oui, j'ai froid, tout d'un coup. La bague m'a refroidi. Elle a refroidi mon humeur. Mon bonheur de le retrouver. Je n'aurais peut être pas dû lui montrer, mais je ne pouvais pas faire semblant. Et pourtant, il me connaissait trop pour savoir que quelque chose clochait quand je lui ai montré l'objet de mon 'union'. Il me connait trop pour savoir que je ne profite pas d'une soirée pour me retrouver dans les bras d'un autre. Et pourtant, c'est ce que je fais, avec lui, ce soir. Je suis dans ses bras. Et même si je ne touche pas à ses lèvres, même si je ne l'embrasse pas, je trompe Maxyme. Parce que mes pensées ne sont guère positives à son égard, ce soir. Je suiis un monstre, et en rentrant, je vais faire semblant de rien. Une soirée comme une autre. « Putain Seth, j'arrive toujours pas à y croire. Tu n'imagines même pas à quel point ça me fait du bien de te retrouver... » Je soupire, puis dépose à nouveau ma tête contre son torse. Ma main cherche la sienne, et sans réfléchir, je croise mes doigts aux siens. « Oh non, tu n'imagines vraiment pas. » Une dernière larme coule. Je l'essuie rapidement, les yeux fermés. Et la chaleur de son corps me submerge à nouveau.